10-OH-HHC : le nouveau HHC ou une énième molécule synthétique ?

Dans le domaine en constante évolution des cannabinoïdes, l’apparition de nouveaux dérivés repousse les limites de la recherche scientifique et des applications thérapeutiques. Au cœur de cette innovation se trouve le 10-OH-HHC, un dérivé récent du HHC. Ce composé, issu de l’oxydation du HHC, ouvre de nouvelles perspectives, tant sur le plan pharmacologique que thérapeutique.

À travers cet article, je souhaite offrir une compréhension approfondie du 10-OH, en explorant sa structure chimique, ses effets pharmacologiques, son métabolisme et ses applications potentielles. En tant que chercheur dans ce domaine, j’ai pu observer directement comment le 10-OH peut influencer de manière significative nos approches de traitement et de compréhension des interactions moléculaires.

Qu’est-ce que le 10-OH ?

Le 10-OH-HHC, un produit d’oxydation de l’hexahydrocannabinol (HHC), n’est pas un cannabinoïde typique, mais plutôt un métabolite créé par le foie. Ce processus est déclenché lorsque le HHC, obtenu lui-même par hydrogénation du THC (le principal constituant psychoactif du cannabis), est exposé à l’action de l’enzyme hépatique cytochrome P450. Cette enzyme ajoute un groupe hydroxyle (-OH) à la dixième position du HHC, transformant sa structure chimique pour former le 10-OH-HHC. Ce composé transformé se présente sous forme de liquide jaune, sirupeux, semblable à du miel. Les études initiales suggèrent que cette structure pourrait permettre au 10-OH-HHC d’interagir de manière unique avec les récepteurs cannabinoïdes CB1 et CB2, modulant divers processus biologiques.

Le 10-OH-HHC a été identifié pour la première fois en 1980 par l’équipe dirigée par Raphaél Méchouam à l’Institut Israélien de Recherche Biologique. À l’époque, ils ont découvert que le composé avait des effets psychoactifs notables à des doses de 0,5 mg/kg et plus. Malgré cette découverte, aucune étude supplémentaire n’a été menée sur cette molécule plutôt inhabituelle.

Ce n’est qu’en 2015 que le 10-OH-HHC a été isolé de manière exhaustive par une équipe de chercheurs de l’Université du Mississippi, dirigée par le professeur A. Ahmed. Cette étude portait sur les propriétés antimicrobiennes des dérivés hydrogénés du HHC, tels que le 10-OH-HHC.

Ce cannabinoïde, qui en réalité n’en est pas vraiment un, est resté sous le radar de tous les laboratoires spécialisés dans la création de cannabinoïdes semi-synthétiques jusqu’en mars 2023, lorsque sa production à grande échelle a commencé aux États-Unis dans le but d’exploiter ses effets psychoactifs et de fournir des pays comme le Japon, où les lois sur le THC sont très strictes.

En France, il reste encore méconnu du grand public, mais cela ne devrait pas durer longtemps… Suite à l’interdiction de nombreux cannabinoïdes semi-synthétiques (THCP, HHCPO, THCJD, etc.) par l’ANSM, les laboratoires ont commencé à s’y intéresser, et le 10-OH-HHC est sur le point de devenir le grand remplaçant de toutes ces molécules interdites. Mais pour combien de temps? Seul l’avenir nous le dira…

Les effets rapportés du 10-OH

Les effets du 10-OH-HHC font encore l’objet de recherches, mais les premières études indiquent qu’il possède des propriétés cannabimimétiques similaires à celles du THC, affectant la perception de la douleur, l’appétit et l’humeur. Toutefois, grâce à sa structure chimique particulière, le 10-OH-HHC pourrait présenter des avantages uniques. Par exemple, il semble avoir une affinité différente pour les récepteurs cannabinoïdes, ce qui pourrait se traduire par des effets thérapeutiques spécifiques. De plus, il est possible que le 10-OH-HHC soit mieux toléré et présente moins d’effets secondaires que d’autres cannabinoïdes mieux connus.

D’après mon expérience, les utilisateurs ressentent souvent une nette amélioration de leur humeur, accompagnée d’une sensation d’euphorie et de bien-être. Le 10-OH-HHC induit une relaxation intense, sans les effets parfois brusques d’autres cannabinoïdes. Ce composé a également montré qu’il stimule la créativité, facilitant les tâches nécessitant de l’imagination ou du brainstorming.

Sa forme inhalable offre un soulagement rapide de la douleur, idéal pour ceux qui recherchent un effet immédiat. Comme de nombreux cannabinoïdes, il provoque également une augmentation soudaine de l’appétit et, selon de nombreux témoignages, facilite l’endormissement une fois les effets dissipés, aidant ainsi les personnes souffrant d’insomnie.

La biodisponibilité du 10-OH-HHC est un facteur crucial pour déterminer son efficacité clinique. Le terme biodisponibilité fait référence à la proportion de la substance qui atteint le système sanguin et est capable d’exercer son effet. Comme de nombreux cannabinoïdes, le 10-OH-HHC subit un métabolisme de premier passage lorsqu’il est ingéré par voie orale, ce qui signifie qu’une partie significative du composé est dégradée avant d’atteindre la circulation systémique.

Ce métabolisme conduit souvent à la formation de 10-carboxy-HHC, une forme inactive du composé. Des méthodes d’administration alternatives, telles que la vaporisation ou l’administration sublinguale, peuvent partiellement contourner ce premier passage métabolique, permettant une absorption plus directe et potentiellement une plus grande efficacité.

Avis sur le 10-OH-HHC

Le potentiel thérapeutique du 10-OH-HHC est vaste et mérite une exploration plus approfondie, mais il peut être une alternative au meilleur HHC. Ses applications potentielles incluent le traitement de la douleur chronique, des troubles anxieux, des troubles du sommeil et de certaines maladies neurodégénératives. Grâce à sa structure unique et ses interactions potentielles avec le système endocannabinoïde, le 10-OH-HHC pourrait offrir des options thérapeutiques innovantes, avec des profils de tolérabilité et d’efficacité différents de ceux des cannabinoïdes actuellement utilisés.

Des essais cliniques rigoureux seront nécessaires pour évaluer la sécurité, l’efficacité et les meilleures pratiques d’administration de ce composé. De plus, le développement de formulations spécifiques, telles que des capsules, des huiles et des produits topiques, pourrait maximiser les bienfaits thérapeutiques du 10-OH-HHC.

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